Avoir des règles abondantes, ce n’est pas juste une question de confort ça peut vite devenir un vrai casse-tête au quotidien. Fatigue, douleurs plus marquées, protections à changer souvent… quand le flux devient trop important, il est naturel de se demander d’où ça vient et comment y remédier. Dans cet article, on fait le point sur les causes possibles et les solutions qui existent, médicales ou naturelles, pour retrouver un peu de sérénité pendant cette période du mois.
Que signifient des règles abondantes ?
Les règles abondantes sont définies comme des saignements menstruels qui dépassent 80 ml de sang par cycle (un tampon normal, entièrement imbibé, contient environ 5 ml de sang), soit l’équivalent d’environ 16 à 20 tampons par cycle, ou si le cycle menstruel dure plus de 7 jours et que des caillots sont présents.
Dans ces cas, il est important d’en discuter avec votre gynécologue afin d’évaluer l’impact sur le taux de fer sanguin et la présence d’éventuelles pathologies pouvant être à l’origine de règles abondantes. Un diagnostic précoce permet de mettre en place rapidement le traitement le plus adapté et ainsi de résoudre le problème.
De plus, traiter la cause des règles abondantes peut contribuer à réduire les douleurs menstruelles (dysménorrhée), la fatigue chronique et les difficultés de concentration dues à l’anémie ferriprive . Cela permet également aux femmes de pratiquer un sport de haut niveau et de vivre une grossesse et un post-partum sereins.
Quelles sont les causes des règles abondantes ?
Les causes des règles abondantes et leurs effets sur les taux de fer et de globules rouges sont variés. Chez les jeunes femmes, les changements hormonaux entraînent des déséquilibres entre la production d’œstrogènes et de progestérone. Dans des cas plus rares, un trouble plaquettaire peut également être en cause, entraînant une altération de la fonction de coagulation des plaquettes.
Les règles abondantes peuvent contribuer à une diminution des taux sanguins de ferritine (réserve de fer), de transferrine (quantité de fer transportée dans les cellules), de sidérémie (fer présent dans le sang) et d’hémoglobine, qui transporte l’oxygène vers tous les tissus, y compris le cerveau. De plus, en cas de règles abondantes et d’anémie ferriprive, les globules rouges, qui transportent tous les nutriments vers chaque organe, diminuent de taille et de nombre.
À l’âge adulte, on peut observer une tendance à des cycles menstruels plus abondants, qui peut être associée non seulement à des dysfonctionnements hormonaux, mais également à des fibromes utérins, des polypes, une hyperplasie de l’endomètre.
Quels examens faut-il faire en cas de règles abondantes ?
Outre les analyses sanguines pour déterminer les taux sériques de fer, de ferritine et de transferrine, et une numération formule sanguine complète, un examen gynécologique avec frottis cervicaux est également important pour évaluer la présence de polypes cervicaux ou de lésions plus graves du col de l’utérus (néoplasies intraépithéliales, voire microinvasives) causées par le virus du papillome humain (VPH).
Un examen gynécologique peut être associé à une échographie abdomino-pelvienne ou transvaginale pour diagnostiquer et étudier d’éventuels fibromes sous-muqueux (sous l’endomètre). En cas de polypes, d’hyperplasie ou de fibromes sous-muqueux, le gynécologue peut prescrire des examens complémentaires de deuxième intention, tels qu’une hystéroscopie diagnostique et interventionnelle pour leur ablation.
Quand s'inquiéter de la règle abondante ?
Des règles abondantes peuvent passer inaperçues quand on y est habituée, mais il arrive un moment où l’on commence à se poser des questions. Si vous devez changer de protection toutes les une à deux heures, ou si vous devez cumuler serviette et tampon pour éviter les fuites, c’est souvent le signe que le flux dépasse ce qui est considéré comme « normal ».
Ce n’est pas toujours grave, mais cela peut cacher un déséquilibre hormonal, un fibrome, ou encore être une réaction à un stérilet. L’important, c’est d’écouter ce que votre corps essaie de dire, surtout si ce changement est récent ou s’accompagne de fatigue inhabituelle. En parler avec une professionnelle de santé permet souvent d’y voir plus clair, sans attendre que la situation empire.
Comment traite-t-on l’anémie menstruelle abondante ?
Il est essentiel de reconnaître et de diagnostiquer les causes en consultant des spécialistes qui, grâce à une approche multidisciplinaire, peuvent évaluer et traiter les facteurs prédisposants et accompagner la femme à chaque étape du traitement.
Cette approche multidisciplinaire comprend : un traitement médicamenteux par progestatifs (hormones), sous forme de comprimés et de stérilet médicamenteux inséré directement dans l’utérus, la pilule contraceptive, les patchs contraceptifs ou les anneaux vaginaux utilisés sans interruption, et un traitement chirurgical pour l’ablation hystéroscopique de la cause en cas de polypes endométriaux, de fibromes sous-muqueux ou d’hyperplasie endométriale.
Une fois la cause identifiée et un traitement spécifique instauré, on prescrit souvent aux femmes des suppléments de vitamines B (acide folique et B12), de vitamine C et de lactoferrine, une protéine qui facilite l’absorption. En cas d’anémie sévère, les médecins peuvent envisager un traitement initial par fer intraveineux, suivi d’un traitement par fer oral.
